Au sommet des Ameriques (14)

 

Aconcagua, le plus haut sommet des Amériques (6962 mètres)

Expédition réalisée en bonne compagnie, entre janvier et février 2000.

Journal de bord, en 14 épisodes.

 

Voir le diaporama du jour

 


Jour 14 : retour à la civilisation

Quelle joie de se retrouver à la maison! Enfin presque, tant le fait de retrouver sa petite tente, ses petites habitudes, le ruisseau et surtout les copains redonne du moral.

La nuit à Nido a été réparatrice: 13 heures de sommeil d’une traite. La descente jusqu’au camp de base a été destructrice: 2 heures de marche avec des orteils gelés qui butent sur le bout des chaussures et une jambe qui compense les efforts que l’autre ne peut plus faire ça laisse des traces. Mais ces bobos ne sont rien face à l’accueil que nous réservent Stéphane, Pierre-Yves, Bruno et Maria, une amie de Bruno. Elle tombe bien Maria, d’abords parce que ça fait quelque temps que la montagne ne nous avait pas gratifié d’une présence féminine et ensuite parce que Maria est médecin. Elle a aussi officié comme secouriste au camp de base de l’Aconcagua où elle a eu l’occasion de se confronter à toutes sortes de pathologies, des plus bénignes aux plus fatales. A mes yeux, son diagnostic a donc encore plus de valeur: mes orteils durs et froids ont souffert mais ne tomberont pas, mes douleurs au mollet sont dûes à une tendinite, voire à une déchirure musculaire. Rien de grave donc, sauf que je ne vois pas comment je vais faire les 45 km qu’il reste à parcourir pour sortir du camp de base.

Le champagne me ramène à la réalité du moment et plus tard, une fondue apportera sa contribution au chapitre "moral des troupes". Dans la soirée, la solution à mes préoccupations est trouvée: je sortirai à dos de mulet, ce qui fait beaucoup rire les copains. Je négocie la mule séance tenante, mais personne ne veut me fixer le prix. Les "gauchos" attendent de voir ce que nous aurons à troquer demain pour mieux déterminer leur prix. De mon côté, je vends une laine polaire et des sachets de nourriture lyophilisée à deux andinistes mexicains. J’offre ma deuxième polaire à Bruno... avant de la lui réemprunter, car il fait froid et je n'ai plus rien de chaud à me mettre.

Le lendemain, après avoir démonté le camp, chargé les mules, salué tout le monde, je prends place sur le dos d’un mulet pour une véritable partie de plaisir: 5 heures de petit trot sur un semblant de selle en cuir. Au début, tout va bien. Cavaler dans la pampa avec un gaucho, c’est grisant. Mais après quelques heures, les fesses commencent à chauffer, les nerfs aussi. Impossible de mettre cette satanée mule au galop! Alors je trotte, pour ne pas dire trottine. Comme j’ai mal aux pieds, je ne peux pas m’appuyer sur mes étriers et je ramasse tout sur les fesses et dans le bas du dos. Déjà blessé aux pieds et au mollet, je me retrouve maintenant avec un dos et des fesses en compote. Faites de la montagne, c’est génial!

A Puente del Inca je retrouve des copains hilares. Partis deux heures avant moi, je n’aurai jamais réussi à les rattrapper. Retour à la case départ. Une bière et un super lomo nous renvoient d’un seul coup deux semaines en arrière. Ensuite, c’est un peu plus flou. Nous sommes revenus à Mendoza, puis à Buenos Aires où nous avons fait la fête… mais ça c’est une autre histoire.


P.S. Stéphane, on l’a vu, ne s’est jamais senti bien lors des séjours à Nido. Fait étrange, alors que tout allait bien par la suite, Stéphane a déclenché un oedème pulmonaire à son retour en Suisse, 5 jours après son dernier séjour en altitude.

Jour 1

 

Jour 2

 

Jour 3

 

Jour 4

 

Jour 5

 

Jour 6

 

Jour 7

 

Jour 8

 

Jour 9

 

Jour 10

 

Jour 11

 

Jour 12

 

Jour 13

 

Jour 14

 


|| Home ||