Au sommet des Ameriques (5)

 

Aconcagua, le plus haut sommet des Amériques (6962 mètres)

Expédition réalisée en bonne compagnie, entre janvier et février 2000.

Journal de bord, en 14 épisodes.

 

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Jour 5 : Marche d'approche vers le camp de base

Que la journée fut longue! Une vingtaine de kilomètres avec 25 kilos sur le dos, ça laisse des traces. Partis les derniers de "Confluencia", nous arriverons les derniers à "Plaza de Mulas", 8 heures plus tard, fatigués mais contents.

Tout a commencé par une montée raide vers la source qui alimente en eau potable le camp de "Confluencia." Si je devais revenir un jour dans les parages, c'est exactement là que je camperai, loin du monde. Peu après, on accède à "Playa ancha", un vaste plateau désertique, fait de sable et de gravier avec en point de mire, tout là-bas, le "Cerro tres dedos" (la montagne aux trois doigts) qui marque, pense-t-on, la fin du plateau. La première pause, derrière un énorme rocher posé au beau milieu du désert, est la bienvenue. D'abord pour se partager une maigre collation, mais surtout pour s'abriter du vent infernal qui souffle contre notre progression. Pourtant le moral est au beau fixe. L'air, débarrassé de toutes impuretés par le vent, rend le panorama plus net et les couleurs plus contrastées. Après la pause, les choses se corsent, le désert devient monotone, puis, au détour du "Cerro tres dedos", je m'aperçois que le plateau se prolonge encore de quelques kilomètres. Le sable et le gravier se transforment en cailloux et le chemin jusque-là bien marqué se perd dans les alluvions d'une rivière en furie, qu'il faut franchir à plusieurs reprises.

La pause suivante, au début d'une montée, est aussi la bienvenue. Cette fois, elle permet de soulager le dos et de prendre des forces avant les 700 mètres de dénivelé qu'il reste à parcourir. Le mauvais temps arrive aussi, sans prévenir, avec de la neige. La température baisse à mesure que nous montons vers la "Subida de la muerte" (la montée de la mort), dernier obstacle avant le camp de base. Cet à-pic porte bien son nom au regard des squelettes de mules qui bordent le sentier. Et puis, qu'est-ce qu'elle est raide! La neige a cessé, les épaules tirent, si bien que nous décidons de passer la nuit à l'hôtel plutôt que de rejoindre le camp, de monter les tentes, de faire à manger, la vaisselle…

Malheureusement, nous nous trompons de chemin et, plutôt que de rejoindre l'hôtel, nous nous en éloignons, pour arriver finalement au camp de base. Enfin, ce détour nous aura permis de nous rassurer. Nos bagages sont là et Bruno nous a déjà réservé les meilleurs emplacements pour nos tentes. Et nous partons pour l'hôtel, son confort très sommaire - il y fait un froid de canard, jusque sous les couvertures - et sa platée de lentilles. A table, nous partageons le repas avec une ribambelle d'alpinistes, dont quelques célébrités. Mais ça, nous ne le savons pas encore.

Jour 1

 

Jour 2

 

Jour 3

 

Jour 4

 

Jour 5

 

Jour 6

 

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