Jour 10 : Far niente au camp et montée à Nido
9 heures de
sommeil non stop, je me lève avec la tête aussi lourde de plomb que le
soleil qui tape sur ma tente. Dehors, les copains ont déjà préparé le
petit-déj, mais ils ne se stressent pas pour autant, car aujourd'hui nous
nous reposons! Et nous passons la journée à nous prélasser… au
soleil, au bord de la rivière, sur un bout de caillou. Certains en
profitent pour faire un brin de toilette, d'autres frottent vigoureusement
une paire de chaussette, pendant que d'autres encore lisent ou rêvent.
Au camp de base, à 45
kilomètres de la civilisation, la technologie a
plusieurs facettes. Soit elle est poussée à l'extrême, comme pour ces
Américains connectés au monde via un téléphone satellite, soit elle pointe
tout juste le bout de son nez. C'est le cas pour cette agence de trek
argentine qui propose à tout un chacun de communiquer par mail ou par
téléphone. Génial! Seulement, les communications transitent par radio,
via le correspondant de Mendoza qui compose le numéro et établit la
liaison. Ensuite, quand la communication passe… il faut s'arranger
pour parler chacun son tour, très distinctement, ce qui, au prix de la
communication, devient impossible ou ruineux. Tony a été plus malin, il a
laissé un message sur le répondeur, ainsi pas de conversation mais des
nouvelles à se repasser en boucle. Pour le mail, c'est pareil. On tape son
courrier, un opérateur l'enregistre et il le transmettra plus tard, par
radio, à un correspondant connecté à Internet. Sur deux messages envoyés,
un est arrivé le lendemain, l'autre est arrivé trois semaines plus tard.
Pendant ces péripéties, je joue au baby foot avec Stéphane… qui gagne
encore, malgré son moral qui flanche un peu depuis sa terrible nuit à Nido.
Le repas du soir nous a valu une bonne partie de rigolade. Tony a voulu
faire honneur à ses origines et nous a concocté des tagliatelles à la
carbonara. Pierre-Yves a fait office de commis pendant que Stéphane et
moi assistions à un véritable ballet de casseroles. Tony en a tellement
utilisées pour son chef d'œuvre qu'il a rompu (gêné), le pacte de la
vaisselle, normalement dévolue à ceux qui ne cuisinent pas.
Le lendemain, nous repartons pour "Nido del condor". Stéphane a
un peu d'appréhension à l'idée de passer encore une nuit en altitude. Cette
fois, il a neigé pendant que nous montions et le temps s'est dégagé une
fois arrivés au camp. Nous avons même assisté à un magnifique coucher de
soleil. La nuit promet d'être sereine. Heureux présage, car demain nous
tenterons l'ascension du sommet.
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