Au sommet des Ameriques (6)

 

Aconcagua, le plus haut sommet des Amériques (6962 mètres)

Expédition réalisée en bonne compagnie, entre janvier et février 2000.

Journal de bord, en 14 épisodes.

 

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Jour 6 : Journée de repos au camp de base

J'ai mal dormi. Il a fait froid, j'ai eu soif toute la nuit et les lentilles du souper ont fait leur effet chez tous les occupants de la chambre… Et puis, c'est énervant de voir les copains dormir alors que je tourne et me retourne dans le lit.

Au petit-déjeuner, j'apprends que nos voisins de table d'hier soir sont de véritables stars du ski alpinisme. Cette équipe italienne est préparée pour battre le record d'ascension de l'Aconcagua, détenu par des militaires français depuis 1992. Temps à battre: 4 heures 36 minutes, de l'hôtel au sommet. Il y a Jean Pellisier, une valeur montante de la discipline, Bruno Brunod, qui détient le record d'ascension du Cervin et Fabio Meraldi, qui détient plusieurs records (Shishapangma, Mont Blanc…) mais surtout 9 victoires dans la célèbre Pierre-à-Menta. Il me vient alors l'idée de réaliser une interview, mais ce sera pour plus tard.

Pour l'instant, nous devons penser à installer notre camp. Et nous voilà parti pour "Plaza de mulas", le camp de base. Dernier détail, je grave mon nom sur l'autocollant qu'un très bon copain équatorien a collé sur la porte de l'hôtel. Sierra Nevada! Que de souvenirs me reviennent à la simple vue d'un autocollant… Pour rejoindre le camp de base, il faut traverser un vaste plateau et nous dévions vers un belle lagune bleue, dans laquelle se reflète les pics avoisinants.

La deuxième partie de la journée est entièrement consacrée à l'aménagement du camp de base. Pour ma part, j'ai choisi le bord du ruisseau, juste en face du départ de la voie. Pierre-Yves et Stéphane sont derrière moi, à côté de la tente mess que surveille Bruno, l'employé de l'agence qui nous a loué les mules. Tony est à l'écart. Il craint le vent et il passe son temps à empiler des pierres autour de sa tente. Le mur devient forteresse et les Italiens avec qui il cause n'ont pas de peine à croire qu'il est lui aussi à moitié Italien, car selon l'aveu d'Antonio Carel: "tous les Italiens sont un peu maçon." Antonio Carel, guide de haute montagne, accompagne les trois champions et il nous arrange l'interview que je souhaitais faire.

Début de soirée, Bruno nous accueille dans son "resto" pour l'apéro. Nous discutons stratégie: comment envisager l'ascension, en combien de temps, établirons-nous 1 camp d'altitude ou 2…? Une chose est sûre, nous monterons demain à 4800 mètres pour déposer une partie du matériel et puis, nous redescendrons. Il nous vient alors l'idée d'une fondue. Ni une, ni deux, les patates sont sur le feu, Bruno nous dégote du pain et Pierre-Yves s'attelle à la fondue (Gerber). Le moral est au beau fixe. Nous sommes tous en pleine forme et personne ne ressent l'altitude. Nous faisons même des envieux, tel ce Suisse de passage pour la clé des toilettes (chimiques, sous une toile de tente à l'extérieur), qui n'en croit pas ses yeux: "une fondue ici! Quelle bonne idée!" Ananas pour dessert, thé, abricotine, partie de rigolade, petit tour vers l'eau glacée de la rivière et je me glisse dans mon sac pour d'autres rêves.

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