|
|
|
|
|
|
Les photos sont enfin disponibles
Cliquez ICI
pour découvrir 100 moments de notre belle aventure
sur les toits du monde.
A tout bientôt. |
|
|
|
11 août 2004
Que de chemin parcouru depuis une semaine!
Nous avons plié le camp de base en pleine tempête
et marché toute la journée sous la neige et la
pluie. Le lendemain, comme pour nous narguer, le soleil a tapé
dur dans un ciel sans nuage (ça ne nous est arrivé
que 5 fois en 5 semaines). Pendant ce temps et dans notre dos,
le Broad nous a dit bye bye durant 50km de moraine... Le 3e
jour a été aussi chaud et aussi long que la veille.
Sur la carte, 150 km, la réalité des montagnes
russes, des fonds de vallées et l'état de nos
pieds nous font penser que les cartographes devraient mesurer
le terrain à pied plutôt qu'en hélico.
Après les pieds, les fesses! Deux jours de bus, de 6h
du mat à 7h du soir, pour 400km par jour... ça
donne la mesure de la Karakorum Highway. Heureusement, il y
a eu deux nuits au Shangrila, sympathique étape lacustre
où nous avons redécouvert le plaisir d'un bon
lit de bois. Enfin pas tous, car Claude a préféré
son thermarest! Non pas qu'il fasse du zêle mais il a
le dos complètement bloqué.
Puis les parenthèses tombent et nous plongeons dans un
autre dépaysement: celui des camions bariolés,
celui de la grande ville, de la pollution et du bruit, celui
des grillades de poulet, des curry, de la piscine de l'hôtel,
celui des problèmes adiministratifs, du pognon... et
celui d'internet.
Et là, c'est le choc!!!!
Tous ces messages d'encouragement, d'amitié, d'amour,
de conseils, d'humour... et autant, c'est fabuleux! Je referais
une expé juste pour ça. Peut-être que c'est
ça finalement que nous sommes venus chercher: la preuve
que l'on existe dans le coeur des autres! En tout cas moi, c'est
ça que j'ai découvert. Vous êtes extraordinaires,
merci à tous. Nous vous embrassons tous très fort
et vous donnons rendez-vous bientôt... pour le film.
Ciao
Alain
P.s. Quand les compagnies aériennes et les petites copines
y mettent du leur... ça donne un retour avancé.
Plutôt que de rentrer dimanche, nous serons à Genève...
vendredi 13 à 18 h 15.
|
|
|
|
2 août
Reposés de notre retour épique des camps d’altitude,
nous démarrons le 4 la marche de sortie. Nous repartons
déçus de ne pas avoir atteint la cime mais fiers
du travail effectué sur ses flancs.
Comme une femme pudique, le Broad Peak nous a dévoilé
tous ses charmes par bribes mais ne s’est pas laissé
conquérir. Le cache-cache météo n’a
fait qu’accroître notre désir de l’amadouer.
Emportés par la dynamique de nos succès passés,
nous pensions que la belle s’offrirait à nous sans
se rebiffer. Mais nous avons dû augmenter notre engagement,
élever notre niveau, peiner sur ses flancs, prendre des
risques. Malgré tout, elle s’est refusée.
Enveloppée dans ses voiles de nuages et protégée
par des vents violents, elle a utilisé la neige et les
avalanches comme défense.
Petit à petit, elle a usé nos forces, émoussé
notre hargne. La montagne n’a pas été sensible
à quatre gars arrivant exténués aux camps
d’altitude avec 20 à 25 kg sur le dos. Nous avons
joué sur le capital sympathie pour l’attendrir.
Mais cette année, pour la conquérir, il fallait
des moyens professionnels avec tout le support technologique
et logistique possibles, une grande équipe avec des porteurs
d’altitude pour profiter de la dynamique de groupe et
utiliser tous les créneaux de beau pour pousser vers
le sommet.
A côté de cette grosse machine, nous préférons
notre petit groupe. Nous avons vécu des moments très
forts à essayer de charmer la belle qui hantait nos nuits
depuis des mois. L’altitude, la fatigue, l’éloignement
ont décuplé les émotions.
Merci à tous de nous avoir permis de vivre ces moments
magiques. Vous étiez avec nous sur la montagne…
Pierre-Yves |
|
|
|
1er août
Rebonjour à toutes et à tous !
Un bonjour plein de bonheur car nous avons retrouvé notre
camp de base tous sains et saufs, mais un bonjour empreint d’un
peu de tristesse de n’avoir pas pu fouler la cime du 8000
m de nos rêves.
Nous sommes partis pour une directe camp de base - camp 2 à
6200m d’altitude avec cinq jours de gaz et de vivres.
Nous retrouvons nos tentes légèrement affaissées
sur les socles que nous avions tous les quatre tant bien que
mal bâtis sur cette arête aérienne tout au
bord d’une immense corniche. Nous avions besoin d’un
beau soleil pour progresser. C’est une tempête de
neige avec des vents de 100 km/h qui nous accueille. Seule la
voix chaude et pleine de bons conseils d’Alain à
la radio nous relie encore à la réalité.
Nous sommes les derniers à faire le siège de la
grande montagne et nous sommes bien déterminés
à y parvenir. Mais après trois jours de ce régime,
la neige au-dessus du camp 2 s’accumule et s’accumule
et, dans nos tentes, nos forces physiques et morales diminuent.
Nouvelle tempête. Pierre-Yves a peur que je m’envole
car il voit ma tente monter et descendre au gré du vent.
Et voici que nos minuscules plate-formes s’effritent à
vue d’œil, comme nos derniers espoirs.
Démontage de la première tente. Puis nous nous
enfilons tous les trois dans la deuxième, accrochés
l’un à l’autre pour nous réchauffer.
Pierre-Yves a un léger MAM, Claude est fort comme le
Yéti et moi, après deux regards, je m’échappe
le plus rapidement possible vers le bas sans finir d’aider
au démontage de la seconde tente car je ne sens plus
ni mes orteils ni mes doigts.
Rappel, descente lente, tellement lente, nouveau rappel. Nous
sommes chargés comme des yacks. 25 kg chacun ! Vite !
Retrouver le camp 1. Rappel encore et, vers 5800 m, le vent
qui faiblit… La température permet à nouveau
à nos extrémités de retrouver un peu de
sensations. Ouf ! Pierre-Yves et Claude me rejoignent avec des
gueules pas possibles. On se sourit un peu… On a échappé
au piège du vent et du froid.
Camp 1. Démontage des tentes et encore du matos à
tirer en-bas. Comment allons-nous faire ? Vraiment aucune envie
de remonter chercher tout ça. Notre ingénieur
Pierre-Yves nous invente d’énormes sacs que nous
faisons glisser dans les parties neigeuses au bout d’une
corde accrochée à nos baudriers.
Pierre-Yves prend la tête pour la deuxième partie
de la descente. Il va voir deux relais lui sauter à la
figure. A chaque fois, beaucoup de chance ! Ensuite, un relais
entier m’explose, complètement pourri, dans les
doigts. Je plonge sur les gros blocs pour les retenir mais le
reste part. Je hurle. Au-dessous, Pierre-Yves évite l’avalanche
de pierres mais la corde, dix mètres au-dessous de Claude
et moi, est sectionnée. Débarrassage attentif,
sans assurance pour nous deux.
Puis nous retrouvons tous les trois avec joie notre précieux
Alain. Le sacré pote qui a réussi à convaincre
le cuistot, son commis et notre officier de liaison de l’accompagner
au pied des cordes fixes pour nous soulager d’une bonne
partie de tout ce poids. La tension se relâche enfin,
mes yeux se brouillent. Alain, attentionné comme une
maman, nous fait même la surprise d’un verre de
coca et prend bien soin de nous, le bougre !
Félicitations au Néo-Zélandais Jim, à
l’Iranien Mehdi et aux deux Canadiens qui ont réussi
le sommet. Chapeau ! Les seuls des septante alpinistes que nous
étions à réussir à fouler la cime.
Un tout grand bravo les gars !
Quant à nous, nous sommes heureux d’avoir vécu
cette belle aventure. Nous avons été tous les
cinq au bout de nous-mêmes, au bout du monde, au bout
de l’amitié. Il nous manque le plus important :
le bout du Broad Peak. Celui-là, j’en ai assez
bavé pour l’avoir en moi. Un sacré pari
que j’ai perdu là… Allez va, avec le sourire
et l’envie que je sens, je suis sûr que je vais
me refaire !
Et puis… On se réjouit de revoir la première
fleur, de retrouver enfin ceux que l’on aime…
A tout bientôt.
Tony |
|
|
|
Vendredi 30
juillet Ça n’a pas manqué
! La nuit dernière, les tantes du camp 2 ont été
secouées comme des pruniers. Après la neige, le
vent ! Les copains ont décidé de passer encore
une nuit au camp 2, histoire de tenter un dernier baroud d’honneur.
De mon côté, je suis allé avec Ali au camp
de base du K2 pour prendre des nouvelles. Peu de changement
depuis notre dernier passage. Le camp se vide, tout le monde
est à la recherche de porteurs. Je croise Hansen, le
toubib mais néanmoins client de Kari Kobler. Il a réussi
le K2 mais jure de ne plus revenir sur un 8'000. C’est
vrai qu’après le K2…
Kari, n’a pas réussi le sommet mais a placé
14 de ses clients et sherpas au sommet, une belle réussite
! Hansen me montre la dizaine de graphique météo
qu’il reçoit de Berne. Ils correspondent à
ceux de Yan en plus technique. Le temps se gâte jusqu’au
1er - 2 août, pour faire suite à une lente amélioration.
Je pense donc que les potes abandonneront demain. Parmi les
connaissances je croise Marco qui, victime d’un virus,
a abandonné au camp 2. Tarcisio a dû laisser ses
chances de succès de côté, pour sauver la
peau du célèbre espagnol Oiarzabal, laissé
pour mort au camp 4. J’ai vu les photos de ses pieds et
de ses mains. Je pense qu’il en a fini avec les 8'000,
lui qui a peut-être le nombre le plus élevé
de 8'000 au monde à son actif. Dans les bonnes nouvelles,
Daniel a dû réussir son K2 et pour l’instant
il n’y a pas de mort à déclarer. Un vrai
miracle avec tout ce monde. Je vous souhaite à tous un
bon week end.
A tout bientôt ! Ciao !
Alain |
|
|
|
29 juillet
Voilà, ça y est, ils sont partis hier à
six heures du matin vers le camp 2.
Moi je reste là avec la cuisine et l’intendance.
Je les regarde longtemps disparaître dans cette mer
de glace tant de fois parcourue et, à chaque crête
de vague, je leur lance un salut plein d’envie.
Pourtant, en regardant bien, je pourrais préférer
le confort du camp de base. Dix heures de montée dans
des pentes très raides, une météo qui
tourne à la neige, les dangers de la très haute
altitude, les imprévus, porter, faire chauffer de l’eau
toute la journée, faire à manger… Alors
qu’ici, j’ai une tente trois places que pour moi,
un pc avec une dizaine de films, 40 giga de musique, toutes
sortes de bouquins, du plus léger au plus sérieux.
Le moindre des mes désirs est exécuté
avec la mention encore toute coloniale : « Yes, Sir.
No problem, Sir ». Mais tout le confort ne vaut pas
le parfum de l’aventure… Ma rage passe dans le
backgammon. Je leur à tous appris à en jouer
et je les ai tous râclés !
Mon calme revient lors des contacts radio. J ’écoute,
conseille, encourage et leur passe la météo
que je viens de recevoir par sms. Pas terrible, la neige revient…
Elle est même venue avec une demi-journée d’avance,
ce matin.
Incroyable. Yann, qui nous envoie la météo de
Chamonix, ne s’est trompé depuis bientôt
un mois qu’il nous envoie ses bulletins, que sur deux
demi-journées. Yann, tu es une star, un vrai plus pour
une telle expédition. Au nom de tous les copains, je
t’envoie l’accolade pakistanaise.
Hier c’était aussi le jour de la première
victoire sur le Broad Peak. Quatre personnes ont réussi
le vrai sommet, les premiers depuis bien longtemps. Il y avait
un Iranien, deux Canadiens et un Néo-Zélandais.
Aujourd’hui les copains resteront au repos au camp 2
avant de monter les tentes un peu plus haut, demain. Heureusement,
car cette nuit il y a eu de la neige et de forts vents.
Voilà, c’est tout pour l’instant.
A tout bientôt. Ciao !
Alain
|
|
|
|
26 juillet
Journée particulière : celle où mes chances
d’aller au sommet sont ruinées, celle où
tout un plan de rêve et de travail s’écroulent,
comme ça, sans prévenir, sans comprendre pourquoi
cela me tombe dessus. Il me reste à accepter et à
transformer l’échec en succès. Celui-ci
repose désormais sur les épaules des copains.
Début d’œdème pulmonaire plus inflammation
intercostale, voilà le diagnostic du toubib appelé
aujourd’hui. Œdème car, avant-hier, je
n’ai pas fermé l’œil au camp 2. Tout
allait pourtant bien. Je suis monté doucement, avec du
poids mais doucement, j’ai longuement pellé et
piqueté une plate-forme pour installer nos tentes. Je
suis déjà monté plus haut, aussi…
Qu’ai-je fait de trop ou de pas assez ??? Descendre tout
de suite a été salvateur mais reste une belle
bronchite !
Inflammation costale : sans doute le fait d’avoir porté
et porté des sacs remplis de notre confort minimum (nous
sommes la seule expé à ne pas utiliser des porteurs
d’altitude).
La douleur était déjà là, insignifiante.
Elle a grandi avec l’altitude, les efforts … les
massages des copains… Ou quand le bien est l’ennemi
du mal.
Les lectures de ces grandes expéditions nationales me
reviennent à l’esprit. Après tout, Hint
à l’Everest, Dyrrenfuth et Herrlikhofer au Nanga
Parbat ne sont pas allés au sommet. Ils menaient leurs
troupes depuis le camp de base. C’est aussi le cas de
Bolenza, actuellement au K2. Maigre consolation, mais consolation
tout de même !
Les copains m’investissent de ce nouveau rôle, me
reconstruisent le moral, me promettent d’être des
dieux là-haut… et de me rapporter trois cailloux
! Alors, comme le rôle change, le moral revient.
Vous en bénéficierez aussi car j’aurai ainsi
plus le temps d’animer le site.
A tout bientôt.
Alain
Nota bene : Le 26 juillet, c’est aussi le jour où
les membres d’une expé espagnole et d’une
expé italienne ont mis le pied sur le sommet du K2, ce
qui n’avait pas été le cas depuis 2001.
|
|
|
|
25 juillet
Chers amis,
Même au bout du monde, nous sommes raccrochés
aux adages des Anciens. Hé oui, la lune :
elle est devenue montante le 20 juillet et depuis, la météo
semble s’inverser. Alors que durant près de trois
semaines, nous n’avions pas eu un seul jour sans neige
(petite quantité de neige tout de même !!!),
voilà qu’un soleil de plomb purge tous les couloirs
du Broad Peak.
Bien sûr, cela fait nos affaires.
Le 22, nous avons passé une nuit au camp de base avancé.
Le 23, une nuit au camp 1 et le 24, nous avons installé
le camp 2. Quant à aujourd’hui 25 juillet, nous
sommes redescendus au camp de base pour nous octroyer deux
jours de repos. L’occasion aussi pour Alain de faire
un point santé car une douleur dans les bronches se
fait sentir.
Sinon, l’acclimatation suit son bonhomme de chemin malgré
le retard pris à cause du mauvais temps.
Après ces deux jours de repos, nous allons partir à
l’assaut du sommet tout en espérant que le soleil
continuera d’illuminer cette magnifique montagne.
Toujours en pensées avec vous et avec Florian qui va
incessamment rentrer dans la vie active.
On vous embrasse bien fort.
A plus.
Claude
|
|
|
|
Mercredi 21 Juillet
Hier soir nous avons eu une longue discussion sur la stratégie
à adopter pour la suite de notre expédition.
Il nous reste 15 jours pour monter le camp 3 et faire une
tentative vers le sommet. Cela semble beaucoup, mais en réalité
nous n’avons plus un jour de réserve. Les allées
et venues entre les camps nous prendront tout le temps. De
plus, la neige tombée en abondance, plus d’un
mètre au dessus du camp 2, ne nous aide pas. Nous devons
attendre que les couloirs à avalanches se purgent.
Sinon, chaque traversée devra être analysée
minutieusement, le risque étant multiplié par
dix. Nous allons devoir jouer avec la météo,
qui ne nous laisse jamais plus d’une demi-journée
de répit avant que la neige et le vent reviennent.
Malgré tout, notre moral reste bon, notre équipe
n’est jamais meilleure que lorsque qu’elle est
obligée de trouver des solutions originales pour s’en
sortir. Après avoir discuté de notre stratégie,
nous avons encadré une phrase : « PAS DE COMPROMIS
SUR LA SÉCURITÉ !». Ces 15 prochains jours
doivent rester une belle aventure. Si la peur nous accompagne
à chaque pas, le plaisir n’est pas là.
Nous avons toujours privilégié le plaisir ce
qui nous a permis de grimper tant de beaux sommets. Nous partons
demain pour le camp 3, vous n’aurez donc plus de nouvelles
pendant environ 1 semaine. A tout bientôt.
Pierre-Yves
|
|
|
|
19 juillet 2004
Un grand et beau bonjour du camp de base ou le mauvais temps
fait rage depuis 8 jours. Samedi passé, n’y tenant
plus, nous avons fait un « quick », jusqu’au
camp 1 pour y porter nourriture, tentes d’altitude,
gaz et « matos ». Nous avons remonté une
goulotte très technique et engagée sur 300 mètres,
Pierre-Yves en tête, Alain caméra en mains, conduisant
au pied même de la directicime du Broad ça va
être frissons garantis. Ensuite, nous nous sommes retrouvés
de dos au camp 1, dans la tempête. Claude et moi avons
passé une nuit horrible la tête hors de la tente
qui était bien trop petite pour nous. Rires et cauchemars
assurés.
Retour au camp de base. Tous les météorologues
s’accordent à prévoir un temps splendide
du jeudi 22 au dimanche 24 juillet. Des 9 expéditions
qui tentent le Broad, nous ne sommes plus que 3. Ce sera l’occasion
pour nous d’installer le camp 3, quant aux 2 autres
expéditions arrivées 3 semaines avant nous,
elles tenteront leur dernier assaut, avion oblige. Les 70
grimpeurs des différentes expés qui attendent
depuis plus d’un mois au pied du K2, vont également
profiter de ce créneau pour atteindre la cime. Aie
aie aie !!! espérons que tout se passe bien également
pour eux, mais la foule est un important facteur d’incident
en montagne. Sinon ici on tient la route, on tient le moral
et on tient les paris… On est une putain de bonne équipe
!!!Becs à Flo, à bientôt, on vous aime…
Tony
|
|
|
|
16 juillet 2004
Le temps est au mauvais depuis 3 jours. Rien de trop méchant
mais il nous empêche de monter. Le temps pour nous de
bâtir le plus beau camp de base avec muraille, chemin,
drapeau, monument. Le temps de ré-asseoir sa tente sur
un glacier mouvant. Le temps des rencontres avec le passage
de maints visiteurs attirés par l’hospitalité
de notre camp. Le temps de visiter le camp de base du K2, transformé
pour son 50ème anniversaire en fête foraine. Le
temps de rendre hommage sur le mémorial Gilke, le temps
des légendes : Mehrban Sha, premier pakistanais au sommet
du K2 avec qui nous passons une journée rayonnante de
bon sens et d’humour. Le temps de lire, le temps de ne
rien faire aussi, le temps des remises en question, le temps
du doute est-il proche ? Vite, il faut remonter car le temps
nous est à tous compté.
Alain |
|
|
|
13 juillet 2004
Depuis notre arrivée au camp de base notre programme
s’est bien déroulé. Aidés par une
météo clémente, nous avons installé
le camp 1 à 5’350 mètres et avons stocké
le matériel du camp 2, juste en dessous de 6'000 mètres.
L’ascension ne nous laisse aucun répit. Depuis
le pied de la montagne, équipés de crampons,
piolets, baudriers et casques, nous grimpons des pentes de
45° à 50°. Les seules parties planes sont les
camps surchargés. La difficulté se mêle
au plaisir. La montée au camp 1 nous a permis de découvrir
une goulotte magnifique mais exigeante. Les moments de joie
se mêlent aux moments de tristesse. Florian, blessé
à une main, a dû nous quitter et rentre actuellement
en Suisse. Le 12 juillet, date de mon anniversaire, mes amis
m’ont offert un moment magique en face du K2, avec de
multiples cadeaux mais le plus précieux, 10 minutes
de conversation téléphonique avec la personne
de mon choix.
Aujourd’hui nous nous sommes retranchés au camp
de base car la météo s’annonce difficile
jusqu’à dimanche. A ce jour, aucun sommet de
8'000 mètres n’a été atteint dans
le Karakorum malgré un nombre d’expéditions
record.
Pierre-Yves
|
|
|
|
11 juillet
A vous qui attendez avec impatience des nouvelles du toit
du monde, à vous
parents, amis, connaissances ou collègues.
Alain m'a appelée avant-hier vendredi pour me dire
qu'ils avaient des
problèmes avec la connexion internet et qu'ils seraient
désormais dans
l'impossibilité de recevoir des mails ou d'actualiser
le site au gré de leur
progression.
Voici donc en bref quelques nouvelles du « front ».
Tout le monde va très bien et mis à part
quelques problèmes digestifs
entraînant parfois un besoin urgent, tous sont en pleine
forme et profitent
un maximum des magnifiques paysages parcourus. Le timing est
respecté mais
la météo n'est toujours pas optimale : en effet,
les flocons de neige
tombent tous les quatre à cinq jours et recouvrent
impitoyablement toutes
les traces!
La longue progression amenant notre fine équipe
au camp de base est
désormais terminée. La journée de samedi
a été consacrée à une petite marche
d'acclimatation jusqu'au camp 1 tandis que la journée
d'aujourd'hui a été
consacrée au repos. A partir de demain lundi, Cento,
Claude, Florian,
Pierre-Yves et Alain remonteront jusqu'au camp 1 et, de là,
rejoindront
l'emplacement du camp 2 qu'ils installeront. D'ici vendredi,
ils seront de
retour au camp de base car le temps devrait à nouveau
se gâter.
Voilà. J'espère que j'ai traduit fidèlement
le récit qui m'a été fait via le
téléphone satellite. L'appel s'est terminé
en queue de poisson. Pas le temps
de transmettre des gros becs à tout le monde. Je prends
la liberté de
l'écrire car je suis persuadée qu'ils le pensent
tous très fort !
A bientôt.
Karine
|
|
|
|
3 juillet 2004 - Payu camp
Bonjour à tous,
Batterie oblige, juste ce petit mot durant notre longue marche
d'approche d'une semaine. Cela fait deux jours maintenant que
nous marchons quotidiennement 8 heures. On pourrait croire de
tout là-bas que c'est une corvée, mais non c'est
un plaisir ! Rythme lent, soleil, chaleur, paysages grandioses
et pour nous accompagner toujours 90 sourires, ceux des 90 porteurs
hunzas et baltis qui nous accompagnent jusqu'au camp de base.
Ces hommes forcent notre admiration et le respect.
Nous 5 ici avons lu avec passion et observé avec délice
les photos des paysages et sommets de cette marche d'approche
et pourtant, il faut le vivre pour se rendre compte comme tout
ici est démesure et de combien la réalité
de ces beautés dépasse ce que l'on peut trouver
dans les livres.
Ce soir nous dormons au pied des féériques Tours
de Trango. Dimanche une journée de repos avant d'atteindre
le camp de base mercredi ou jeudi. Nous sommes tous en pleine
forme, moral à fond et impatients de découvir
ce qui nous attend.
On embrasse très fort tous ceux que l'on aime et n'oubliez
pas : vous marchez avec nous !
Tony |
|
|
|
30 juin 2004
Skardu 2400m d'altitude sur une petite terrasse surplombant
l'Indus.
Quatre jours que nous sommes partis et déjà de
nombreuses aventures à relater: celle du supplément
de bagages, 68kg de trop; celle des négociations qui
nous ont permis de nous en tirer sans rien payer; celle du sac
à dos de Tony, perdu quelque part entre Londres et Islamabad;
celle de notre sympathique rencontre avec Amirullah, notre représentant
sur place et de Ali, le guide qui nous accompagnera jusqu'à
notre retour; celle de nos repas gargantuesques sur les toits
d'Islamabad; celles de nos 1ères touristas; celle de
notre diplomatie calculée vis-à-vis de Waheed,
notre homme de liaison; celle de l'accident d'Akbar, notre chauffeur,
qui a bien failli lui coûter la vie; celle de la longue
remontée de la KKH, la Karakoram highway; celle des camions
peinturlurés et des ponts interdits; celle des rencontres
avec un peuple bien loin des turpitudes de CNN et des mauvaises
presses que l'on veut faire à ce pays; celle de nos débats
sur le nom de la face du Nanga Parbat, le 1er 8000 que nous
rencontrons dans notre vie; celle de ces paysages traversés,
grandioses ou plutôt majestueux; celle de cette histoire
qui continuera...
Les nouvelles de la montagnes ne sont pas trop réjouissantes.
Il y a beaucoup de neige et la progression est difficile, mais
le moral est au top et l'appétit vient en mangeant. Demain,
départ pour 6 à 7 jours de trek. Salut à
tous.
Alain |
|
|
|
|
|
|